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Un Monde d'Avance - Territoire de Belfort
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21 juillet 2012

Lettre ouverte (Congrès de Toulouse 2012)

Congrés du PS Lettre Ouverte à Martine Aubry







Madame la Première Secrétaire, 
Chère Camarade, 

Disons-le tout net, notre Congrès s’engage mal. Militants, élus locaux du Parti Socialiste, 
nous avons contribué, comme d’autres, à la belle victoire de François Hollande le 6 mai puis au 
succès des élections législatives.  
Maires, conseillers généraux ou régionaux, militants, nous avons ensemble préparé et 
construit ces victoires lors de scrutins locaux victorieux puis en faisant basculer, pour la première 
fois de notre histoire, le Sénat à gauche.  
C’est donc tout naturellement que nous soutenons aujourd’hui l’action du Président de la 
République et de son Gouvernement.  
Alors pourquoi vouloir tordre le cou à la réalité ? Il y aurait, à vous écouter, celles et ceux 
qui, soutenant François Hollande et Jean Marc Ayrault, signeraient votre contribution et de l’autre, 
celles et ceux qui, faisant un autre choix, leur manqueraient.  
Non ! Nous refusons que notre Congrès soit pris en otage par ce faux débat ! Tous les 
socialistes, sans exception, sont aujourd’hui rassemblés pour que le quinquennat de François 
Hollande soit une réussite pour la gauche et pour les Français ! 
Notre pays, durement touché, abîmé par dix ans d’une politique de droite, dure pour les plus 
faibles et douce pour les puissants, a besoin que nous réussissions. C’est notre engagement collectif, 
que personne ne doit remettre en question. Ces victoires, les socialistes les ont longuement 
attendues et préparées. Elles ne tombent pas du ciel. Instruits par nos précédentes défaites, nous 
avions fait un double choix : celui du débat, des idées, du projet et celui de la rénovation de nos 
pratiques, de nos méthodes. C’est bien notre réussite collective sur ces deux points qui nous a 
permis de l’emporter ensemble, en mai puis en juin dernier. 
Face à une droite uniforme, caporalisée derrière un chef, le Parti Socialiste a su concilier 
unité et diversité, indispensable débat et nécessaire rassemblement. 
De ce point de vue, la manière dont s’engage notre Congrès constitue à nos yeux un 
redoutable et dangereux retour en arrière. A nouveau, pointe la tentation du caporalisme, de 
l’uniformité et, disons-le clairement, du verrouillage du Parti.  
Les décisions s’enchainent manifestement autour d’une idée : transformer ce Congrès en grand- 
messe de communication, sans contenu. 
Nous ne pouvons l’envisager ainsi. La réussite de notre quinquennat ne saurait découler 
d’une uniformité factice, ni d’une mise au pas du Parti. 
C’est tout au contraire de la mobilisation du Parti, et de toute la société, dont nous avons 
besoin pour réussir et pas seulement d’un pilotage sérieux des institutions que nous dirigeons. Nos 
échecs précédents pourraient utilement nous le rappeler. 
Pour les socialistes et la gauche, la démocratie dans le Parti, comme dans le pays, n’est 
pas un handicap mais bien une chance. Face à une droite revancharde, face aux marchés et aux 
puissances d’argent, contre les conservateurs majoritaires en Europe, nous avons besoin d’une 
mobilisation partisane et citoyenne pour mettre en œuvre notre projet. 
Alors pourquoi ? Pourquoi organiser un Congrès sur des bases faussées : des dates qui ne 
permettent pas le débat sur les contributions, des injonctions « disciplinaires » à l’égard de ministres 
ou d’élus sommés de s’aligner, une nouvelle direction désignée avant que le Congrès n’ait eu lieu, 
tout cela fait beaucoup. 
Pour dire vrai, c’est trop. Notre Parti a toujours su, c’est sa richesse, organiser le débat en 
son sein, dans la gauche puis trouver ensuite les voies d’un rassemblement dynamique.  
Remettre en question ce fonctionnement c’est prendre un double risque : celui d’anesthésier le PS,  
avant de le marginaliser, mais, plus grave, celui d’échouer à mobiliser autour de notre projet les 
acteurs d’une société que nous voulons transformer. 
Ce choix et ces méthodes tournent le dos à un travail de rénovation engagé dans le Parti 
depuis des années. Nous ne saurions les cautionner. 
C’est pourquoi, attachés, comme vous, à la réussite de François Hollande et de son 
gouvernement ; soucieux de préserver le caractère démocratique de notre formation politique, 
nous prendrons nos responsabilités pour que vive le débat et réussisse la gauche. 






Amitiés socialistes

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